Avant de rédiger un éditorial, je fais toujours quelques recherches. Je veux connaître la définition officielle ou officieuse d’un concept et je prends le temps d’y réfléchir longuement.

Ce mois-ci, nous avons décidé d’offrir à nos collaborateurs le défi d’écrire sur l’humilité.

J’ai souvent confondu humilité et modestie. Lorsque quelqu’un me disait que j’étais modeste parce que je dévalorisais (un peu) certaines de mes petites victoires, je croyais, à tort, que je faisais preuve d’humilité. En fait, je faisais simplement preuve de fausse modestie (peut-être un peu pour que l’autre personne renchérisse et me lance encore plus de fleurs ?).

Or, se déprécier n’est pas signe d’humilité. En fait, en creusant un peu, j’ai découvert que l’humilité était en totale opposition avec l’orgueil, l’égocentrisme, le narcissisme et la dépréciation de soi. L’humilité n’est donc pas synonyme de dépréciation ou de manque de confiance en soi. Pour moi, l’humilité, c’est être capable de reconnaître non seulement le chemin parcouru jusqu’à maintenant, mais aussi celui qu’il reste à faire. Reconnaître ses petites victoires, être fier du chemin parcouru, quel qu’il soit, et accepter que nous ne soyons pas les seuls acteurs de ces victoires. L’humilité, c’est être capable d’accepter les compliments, sans toutefois les rechercher sans cesse. Les accepter de manière réaliste surtout, sans devoir les pimper. C’est de ne pas tenir pour acquis que nous savons tout et avons tout accompli ce que nous avions à faire, mais accepter que nous pouvons toujours nous améliorer en tant qu’êtres humains.  

Selon Mathieu Ricard : « Les humbles ne sont pas des gens beaux et intelligents qui s'évertuent à se persuader qu'ils sont laids et stupides, mais des êtres qui font peu de cas de leur ego. Ne se considérant pas comme le nombril du monde, ils s'ouvrent plus facilement aux autres et sont particulièrement conscients de l'interconnexion entre tous les êtres. »

Être humble, c’est reconnaître et accepter qui nous sommes vraiment, dans la réalité. Connaître nos forces et nos faiblesses... nos vraies faiblesses. L’auteur Rémi Tremblay affirme que « l’humilité est essentielle à l’exercice du leadership (...). Sans humilité, il n’y a pas d’équipe possible, car le leader ne réalise pas à quel point il a besoin des autres. »

Je serais curieuse d’avoir votre opinion à ce sujet. Êtes-vous humbles? Ou faussement modeste? Connaissez-vous vraiment vos forces et vos faiblesses? Êtes-vous capable d’accepter simplement les compliments des autres sans les juger?

Vraiment?

 

Joëlle Boutin

Éditrice en chef et Co-fondatrice Femmes Alpha

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