AVERTISSEMENT - Ce texte n’a pas été composé dans l’optique de pousser votre réflexion sur des sujets beaucoup trop profonds et sérieux. Vous ne deviendrez pas la meilleure version de vous-même après avoir lu ce texte. C’est frais et léger. C’est moi, Jiao, stagiaire en marketing.

Devenir stagiaire dans une agence de communication c’est physiquement être assis toute la journée et psychologiquement courir partout. Je m’impressionne moi-même à être fatiguée en rentrant chez moi après avoir passé la journée assise sur ma chaise. On est loin de mon premier emploi d’été en tant qu’animatrice de camp d’été où je passais la journée dehors avec des enfants. Quand je rentrais chez moi, je n’avais plus de voix et j’étais épuisée, mais au moins ma journée était bel et bien terminée. Aujourd’hui, même si je quitte mon bureau à 16 h,  je suis toujours à la recherche de l’idée du siècle qui va faire c-a-p-o-t-e-r ma boss.

Pourtant, avoir des idées n’a jamais été un problème pour moi. J’ai toujours eu mille et une idées, des bonnes et des moins bonnes. Lorsque ma boss m’explique le nouveau contrat sur lequel on va travailler prochainement, dans ma tête, je suis déjà rendu à travailler ma 100e idée. Je n’écoute plus. Mon cerveau de créative dégénérée est parti bien loin déjà. Quand la créativité devient le fruit de ton travail, on jase différemment. On est dans une autre «game». Selon moi, des belles étudiantes en marketing à Québec y’en pleut des tonnes à toutes les secondes. C’est là que je me dis «ok ouain il faut que tu impressionnes».

Mon emploi du temps ne se résume plus à chanter «la petite clémentine» et jouer à bébé clin d’oeil toute la journée. Aujourd’hui, il peut m’arriver de passer des heures à regarder les murs, me poser des questions existentielles ou scroller mon fil d’actualité Facebook. Par contre, il arrive parfois des moments magiques où mon corps et mon esprit sont complètement inexistants sur la planète Terre : eurêka! J’ai exactement choisi ce domaine pour la sensation et l’émotion que procure le moment où tu as finalement trouvé la meilleure idée au monde. Ensuite vient le moment d’une de mes étapes préférées : convaincre. Si je réussis bien cette partie, je verrai des étoiles dans les yeux de mes collègues. Des étoiles aussi brillantes que les miennes. Attention aux âmes rationnelles, car un mélange de fébrilité et de folie règnera dans la pièce.

Alors Jiao, qu’aimerais-tu faire plus tard? Je choisirai le métier qui me permettra de ressentir le plus d'eurêka possible. Ma mission est de toucher les gens, les ébranler, les faire réfléchir, les fâcher, les faire rire. Ils doivent vivre des émotions, et ce, à travers mes idées.

Ressentez-vous quelque chose?

 

Illustration d'Elliana Esquivel

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