Alors, moi, je m’appelle Vendetta, je suis une fourmi charpentière qui vit à Limoilou depuis environ 35 ans. J’en ai vu passé des humains du haut de ma poutre et j’ai pu en tirer des conclusions sur vous, les Terrestres. Ouf, par où commencer ? Comment vous aider à aller mieux ? Bon, peut être en vous expliquant la Vie.

«Être» est au cœur de la vie, mais que signifie-t-il réellement d’«être» ? Être, c’est vivre à partir de l’essence, et pour cela, c’est se dépouiller de tout ce que vous accumulez et qui forme l’identité ou les masques. En s’agrippant à ces couches d’identité, qui vous enveloppent comme un manteau bien épais, vous étouffez les petites pousses de qui vous êtes réellement. Le résultat est facilement visible : vous agissez alors selon ce que vous dictent vos différentes identités, qui, elles-mêmes, sont régies par ce que la collectivité et vos différents groupes d’appartenance considèrent comment correct, adéquat, ou encore normal.

Comme je suis une fourmi philosophe, je ne vis pas en colonie, mais seule sur ma pourpre. Du coup, avec le temps, j’ai pu en voir du monde passer dans cet appartement de la 6e rue ! Je me suis même amusée à faire des catégories. 

J’ai vu ceux qui avaient déjà une longueur d’avance sur le reste de l’humanité en matière de développement personnel. Ceux-là ont travaillé sur eux. Je les ai vus au fil des mois et des années, de manière consciente, enlever une à une de ces pelures pour découvrir au sens propre et figuré leur soi et permettre par là même à ces pousses fragiles de prendre confiance dans leurs racines.

Ceux-là commencent alors à vivre. C’est bien chouette de les voir évoluer ! Mais, du haut de mes 35 ans, j’ai compris que cela ne s’arrêtait pas : vivre est une chose, mais exister est une autre. Vivre c’est être, exister, c’est créer à partir de l’être que l’on est. Ainsi, c’est, dans un sens, concrétiser son essence dans une chose qui nous touche au plus profond et que seuls nous-mêmes pouvons porter et apporter. Pour exister, il faut d’abord vivre et pour vivre il faut d’apprendre à ressentir. Ressentir, c’est le lien qui mène directement à l’essence. Il est fiable et drôlement intelligent !

Mais j’en ai vu aussi qui n’étaient ni dans l’essence ni dans l’existence. Ceux- là, je les ai appelés les anesthésiés. Ils ont fait le choix de ne plus exister et ont accepté d’être conduits par leurs multiples identités au lieu d’être à la barre de leur existence. Avec le temps, j’ai appris plein de trucs pour s’anesthésier : manger des émissions de télévision vides de sens, fumer, boire, se plaindre, passer du temps dans les centres d’achats, ruminer des pensées obsessives, de préférence celles qui vous placent en victime de la vie, et j’en passe ! L’anesthésie provoque le prêt à penser, la voie normale sans originalité dictée par les stéréotypes en tout genre. J’en vois beaucoup plus récemment.

Depuis quelques années, je fais une distinction nouvelle chez les anesthésiés. Il y a les anesthésiés passifs, ceux que nos Cowboys Fringuants appellent «ceux qui dorment au gaz» et il y a les anesthésiés nouveau genre, ceux qui font beaucoup beaucoup beaucoup de choses pour s’étourdir. C’est une autre stratégie, plus perverse. Mais le résultat est le même : aucun sens de l’être, aucune sensibilité à soi, aucune évolution personnelle et de la souffrance.

Le plus triste selon moi, c’est que vous les idolâtrez trop ces anesthésiés agités. Vous les appelez les performants de votre société. Les anesthésiés tout court, vous les considérez simplement comme les gentils (normal, ils ne font pas de vague). Alors que ceux qui ont commencé à cheminer, vous les pensez sensibles, trop sensibles bien souvent. Et que dire de ceux qui existent enfin, vous les nommez les rebelles ! Alors que c’est eux qui ont les clés de la vie !

Et vous ? Vous faites partie de quelle catégorie ? Prenez le temps de réfléchir avant de répondre, c’est moins évident qu’il ne paraît… tout le monde se pense éveillé ;) En tout cas, c’est ce que j’ai entendu dire.  

Je suis une personne fascinée par notre monde intérieur et tout ce qu’il recèle. J’adore l’observer, apprendre à le connaître et le comprendre, car pour moi tout passe par là. Mon propre chemin, je le mets maintenant au service des autres au travers de ma pratique privée en orientation. J'aide beaucoup de trentenaires incarner les changements qu'ils souhaitent voir dans le monde, car l'avenir nous appartient. J'adore les chevaux, les animaux en général (du coup, je ne les mange pas), dormir, rêver, être avec ma fille et mon amoureux et surtout méditer ! 

FB : Let it Be : Méditation et bonheur

Photo Sophie Grenier Photographe

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