Je l’avoue, avant de lire plusieurs séries de Michel David, j’avais des préjugés sur les romans historiques. Je trouvais que ça avait l’air vraiment ennuyeux. Pourtant, j’adore l’histoire. C’était ma matière préférée au secondaire et au Cégep. On dirait que j’imaginais que seules les personnes âgées lisaient ce type de roman pis ça faisait en sorte que c’était classé quétaine dans ma tête. J’étais pleine de préjugés.

Faut dire que j’ai étudié en littérature et que s’il y a un endroit où on a constamment l’impression de faire juger nos lectures, c’est bien là. On apprend aussi à juger les lectures des autres. Ça devient une sorte de réflexe.

C’est pas normal ça. On devrait être fier que les gens lisent. Peu importe qu’ils lisent des Archie ou des romans d’Émile Zola. On devrait les encourager au lieu de les décourager en insinuant qu’ils lisent quelque chose de bien banal. Il faut arrêter d’utiliser des termes qui ont une connotation négative comme «populaire» pour décrire des romans qui se vendent bien et qui plaisent à beaucoup de gens. Il faut éviter de lever le nez sur les lectures des gens.

Moi, j’ai toujours préféré ce qui était un peu plus « populaire ». Je n’ai plus honte de le dire, parce qu’il y a plein de gens dans les programmes de littérature qui aiment aussi lire autre chose que des classiques. Pis c’est ben correct comme ça. Bref, il fallait que j’en parle.

Pour en revenir aux romans historiques, j’avais plusieurs préjugés. Puis, un jour, je me suis rendue à une bibliovente et je suis tombée sur le roman Mensonges sur le Plateau Mont-Royal – La biscuiterie de Michel David. On ne se fera pas de cachettes, c’est essentiellement le titre La biscuiterie qui m’a interpellée. Que voulez-vous, je suis gourmande! J’hésitais à me le procurer, car c’était le deuxième tome de la série et que je n’arrivais pas à trouver le premier. Finalement, je l’ai acheté puisque j’ai vu qu’il y avait 10 ans d’écart entre les histoires des deux tomes.

Et je suis tombée sous le charme. Bon, ne vous attendez pas à des rebondissements incroyables dans les romans de Michel David, lui-même le disait, mais attendez-vous à vous attacher profondément aux personnages que vous rencontrerez. Vous aurez l’impression de les connaître et de partager leur vie. En fait, c’est ce qui arrive. Vous les suivrez dans leur quotidien. Vous les verrez surmonter des obstacles, célébrer leurs victoires et vivre des moments plus tristes.

Vous replongerez dans le Québec du passé et vous aurez envie de revivre un Noël d’antan en plein mois de juillet (c’est ce qui m’est arrivé l’an dernier). Les histoires de Michel David rappelleront certainement des souvenirs à ceux qui ont vécu ces époques et seront informatifs et instructifs pour les autres.

Malheureusement, Michel David est décédé en 2010. Très prolifique, il avait cependant laissé à sa maison d’édition de nombreux ouvrages à publier. La biscuiterie était le deuxième tome (et le dernier) d’une série qui en aurait probablement compté quatre, comme toutes les autres. Je suis tellement déçue de ne pas pouvoir connaître la suite qu’il imaginait, mais je suis malgré tout heureuse d’avoir laissé de côté mes préjugés pour me plonger dans des romans qui font du bien.

Ce n’est pas pour rien que les romans historiques sont parmi les plus populaires au Québec !

Personnellement, je me demande bien si nous verrons un jour des séries télé inspirées de ses sept séries de romans (chacune comptant 4 tomes et plus de 500 pages!). Je crois que ça plairait à bien des gens (genre moi). 

On se retrouve le mois prochain pour parler du roman jeunesse Une vraie fille de Tania Boulet!

Photo : Jo-Annie Maheux 

 

Révision: Josée Goupil

À l’âge de sept ans, j’ai dit aux membres de ma famille que je voulais être critique littéraire. Ils ne le savent pas, mais c’était seulement parce que j’avais lu dans un livre pour enfants que les critiques littéraires ça travaillait de la maison en pyjama. Pour moi, c’était l’emploi idéal.

Avec les années, ma passion pour les livres et les mots ne s’est jamais effritée (sauf peut-être lors de quelques lectures obligatoires à l’université) et j’ai terminé l’an dernier une maîtrise en littérature. Je travaille maintenant dans le domaine des communications, mais la littérature restera toujours ma plus grande passion (à égalité avec les séries télé, disons).

C’est donc avec beaucoup de plaisir que je partagerai avec vous chaque mois mes coups de cœur littéraires du moment!

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