Comment le dire, avant même de les rencontrer, alors qu’ils ne sont qu’un nom et un numéro de téléphone ou simplement un courriel, qui deviendra éventuellement une adresse? Avant même d’avoir entendu leur voix au téléphone, j’ai déjà un bon feeling, j’ai déjà hâte de leur serrer la main, de m’asseoir dans leur cuisine. Comment dire... Mes clients, je les aime d’amour!

Ils ont tous un petit quelque chose d’attachant! Même les plus grognons. Même ceux qui ne comprennent pas pourquoi je devrais être payé pour mon travail. Même ceux qui pensent que leur beau-frère en connaît plus que moi. Même ceux qui ont appelé un collègue avant moi parce qu’il avait un plus gros char. Même ceux qui appellent à mon ordre professionnel pour vérifier si je fais bien mon travail!

Parfois, lorsque je les rencontre pour la première fois, c’est un match naturel, une complicité et une confiance instantanée. D’autres fois, je dois les « gagner »... Ça, ça veut dire qu’ils ne le savent pas encore, mais que moi aussi j’ai un petit quelque chose d’attachant et que d’ici une heure, je les aurai « gagnés » (merci à Philippe Champagne pour cette belle philosophie), convaincu qu’on aura beaucoup de plaisir ensemble et que je suis la bonne personne pour les aider à réaliser leur projet! Faire valoir ma compétence, mon expérience, ma connaissance du marché, du quartier, mes stratégies de mise en marché, mon aisance en négociation, peu m’importe! Qu’ils m’ouvrent la porte de leur maison, c’est déjà un privilège! Et au bout d’une heure à écouter ce qu’ils me diront et ce qu’ils ne me diront pas, à concentrer tous mes sens à bien les cerner, j’aurai compris leur besoin, j’aurai trouvé ce qu’on a en commun et je bâtirai là-dessus.  

En fait, c’est simple, j’accueille leurs angoisses avec un sourire. Je prends plaisir à être témoin de leurs conversations de couple. Je suis amusée quand ils m’apportent un tableau Excel sur lequel ils ont travaillé toute la nuit pour justifier leur offre. Je les aime quand ils essayent de taire leur enthousiasme (faudrait pas que ça paraisse!). Je souris encore quand ils m’appellent le samedi soir à 20 h pour me poser une question qui ne pouvait pas attendre.

Je les aime encore plus quand ils oublient tout ce que je leur ai dit parce que le stress a monté d’un cran! Je les aime quand ils hésitent, quand ils osent, quand ils se font confiance! Ils sont tellement humains!

Quelle satisfaction une fois l’affaire conclue, quand ils me disent que j’ai livré la marchandise, qu’ils sont heureux du dénouement, qu’ils sont contents que j’aie tenu mon bout et impressionnés que je n’aie pas fléchi malgré la pression qu’ils m’ont mise sur les épaules pour alléger les leurs… Et aussi quand ils remarquent et apprécient que je suis restée calme et souriante tout au long du processus!

Je les aime surtout, surtout quand ils me remercient pour le travail accompli, et quand ils me disent que je la mérite ma paye finalement!

Bonheur quand tu nous tiens!

 

Révision: Josée Goupil

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