Je suis à mon clavier depuis plus d’une heure et je n’arrive pas à trouver comment aborder le thème du mois.  Devrais-je débuter par une anecdote de ma vie? Par une lecture que j’ai faite, qui m’a orientée vers la mise en application de ce fameux « moment présent »? Par la suite des événements de ma vie qui ont fait que je suis maintenant capable d’apprivoiser la bête et de mettre en application des principes de base me permettant d’ancrer mes racines pour apprécier le plus possible chaque moment qui m’est prêté? J’ai sous-estimé la tâche d’écrire sur ce sujet. Je me rends compte que c’est un concept ridiculement simple et facile à appliquer, mais qui peut tellement être long et laborieux à maîtriser, du moins dans mon cas. J’imagine que la complexité du processus dépend beaucoup de notre vécu respectif et de notre capacité à vouloir changer les choses. Je commence à peine à être à l’aise avec le concept, alors que ça fait des années que je creuse pour y trouver un sens. Et encore, même si je comprends ce qu’est le moment présent, la mise en application de ses principes n’est pas devenue une habitude ancrée totalement.

Pour moi, vivre le moment présent, c’est de consciemment faire le choix d’apprécier, par la gratitude, tout ce que j’ai la chance d’avoir. C’est de volontairement prendre le temps de m’arrêter afin d’observer la beauté des choses qui m’entourent et me compter chanceux d’être où je suis. C’est de me servir de mon passé pour comprendre d’où je viens, comprendre et orienter mes actions quotidiennes et planifier les jours à venir. Bon, c’est bien beau tout ça, mais ça veut dire quoi concrètement dans ma vie de vivre le moment présent?

Ça veut dire de porter mon attention sur le soleil qui frappe ma peau et d’apprécier la chaleur en souriant. C’est d’aimer les jours de pluie comme c’est le cas en écrivant ces mots. C’est sentir la brise fraîche qui assèche ma sueur quand je viens de faire du sport dehors. C’est de me concentrer sur le chant du huard le matin au lac, sur l’odeur de la forêt humide, sur le son des feuilles qui se caressent les unes les autres. C’est d’avoir la chance de déguster une papaye ou de manger au fur et à mesure les fraises que je cueille et qui devraient normalement se retrouver dans mon panier. C’est de regarder passer ma blonde en sous-vêtement avec un sourire coquin pendant que j’écris ce texte. C’est de mettre des bûches dans le feu de camp pendant des heures chez ma grande sœur, derrière sa maison que j’ai aidé à construire. C’est de lire en plusieurs fois "Le pouvoir du moment présent", de Eckhart Tolle, à chaque fois que je suis assis sur la chaise de prélèvement de plasma chez Héma-Québec, au centre Globule de Place Laurier, afin d’aider des inconnus moins chanceux que moi. C’est de prendre une journée complète et passer huit heures dans un spa nordique pour décrocher. C’est méditer avec de la musique de relaxation pour faire décrocher ma tête des folles obligations quotidiennes. C’est de boire chaque gorgée de vin prise en bonne compagnie comme si c’était la dernière.  C’est de laisser le négatif de côté pour laisser la place à tout ce qui est magnifique. C’est de dédramatiser nos épreuves et de s’arrêter à essayer de comprendre les leçons de celles-ci. C’est de garder le sourire quand tout n’est pas parfait. 

Il y aurait mille autres petits bonheurs à lister. C’est tellement simple de s’arrêter sur ces bonheurs une fois qu’on a appris à les reconnaître. Ça m’a pris bien du temps avant de développer cette capacité à être reconnaissant de toutes les belles choses qui meublent mon quotidien. Ça a été beaucoup de travail et ça commence à rapporter. L’Univers joue cette partie avec moi. Il me propose des épreuves, je lui fais confiance. J’avance de cette façon. Je ne crois pas qu’il y a un mode d’emploi unique pour y arriver. De là la complexité évoquée plus haut. Je crois que chaque individu a le pouvoir de changer sa vie pour le mieux, un petit pas à la fois, en faisant le ménage de son passé et en s’entourant de positif. Dans mon cas, si je n’avais pas cherché à comprendre le pourquoi des événements de ma vie, si je n’avais pas sorti le négatif de mon quotidien, si je n’avais pas pris de temps de réflexion entre mes relations amoureuses, si je n’avais pas commencé à méditer, si je n’avais pas commencé à écouter mon cœur, si je n’étais pas parti en voyage à la recherche d’une vie, si je n’avais pas fait confiance à la vie sur les processus qu’elle me proposait, si je n’avais pas gardé espoir dans les moments plus douloureux, je ne serais pas assis ici à apprécier à un très haut niveau ce magnifique moment à écrire sur un fond de musique zen, à boire ma tasse de mélange de thé vert et oolong accompagné d’une charmante demoiselle qui se tricote un foulard avec de la laine grosse comme mon pouce. C’est de sentir le devoir accompli, d’écrire cette dernière ligne et d’aller poser ma tête sur ses cuisses dénudées, tout en sachant qu’elle passera certainement sa main dans mes cheveux en se disant qu’elle est heureuse…

 

Révision: Josée Goupil

Crédit photo: Pascal Tremblay

Namasté!

Natif de Sept-îles, élevé au Saguenay, j'habite Québec définitivement après avoir testé Montréal 4 ans et voyagé plusieurs mois entre tout ça.  J'ai longtemps cherché ma place dans ce monde.  Elle commence maintenant à se définir, après plus de 10 ans de recherche.  J'en suis maintenant à tout reconstruire, sur de nouvelles fondations, plus solides, plus stables.  J'ai le coeur léger, guéri de plusieurs cicatrices, et la tête pleine de projets.  Je veux le bien-être de mon prochain.  Je veux accompagner ma conjointe dans sa vie du mieux qu'il me sois possible.  J'en suis à établir l'équilibre dans tous les aspects de ma vie, chose pas tellement évidente mais nécessaire.  

Méditation, écriture, yoga, sports, lecture, musique, apprendre, donner la vie en donnant mon sang... telles sont mes activités principales.  Tout ça mis ensemble et chapeauté par l'amour pour devenir meilleur, pour être utile à l'autre.

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