À la suite de mon dernier billet sur l’importance du jeu à travers le sport, il était nécessaire d’écrire sur ces parents qui poussent trop leurs enfants, sur la pression mise sur ces jeunes athlètes, sur le besoin absolu de réussir sans défaite, sur la « réussite par procuration ». J’ai eu la chance d’avoir une mère qui ne m’a jamais fait vivre cette pression durant ma jeunesse. Elle m’encourageait et était fière de moi et ce malgré mes bons ou mauvais coups. Il est légitime que de pousser un enfant qui montre un potentiel dans un domaine et tout à fait sain que les parents en tirent une fierté. Vous l’aurez compris tout est une histoire de limite. Mais à quel moment franchit-on la ligne?

Pour certains jeunes athlètes, la pratique sportive répond à la demande et à la volonté des parents. Selon certains auteurs, le Syndrome de « Réussite par Procuration » serait une variante du syndrome de Münchausen par procuration très bien décrite par Meadow en 1977.

1- Qu’est ce que le syndrome de la réussite par procuration ?

C’est le désir que son enfant arrive à un  niveau d’excellence des plus élevé. D’atteindre un parcours sans faille et qui dépasse très largement les ambitions habituelles des parents pour leurs enfants. La surstimulation et le surinvestissement du talent de l’enfant deviennent alors le coeur du problème. Amenant même parfois l’enfant à se conditionner à réussir, de ne pas connaître l’échec pour s’assurer de l’amour de ses parents.

En 1999 le pédopsychiatre, Ian TOFLER, a décrit précisément ce syndrome. Il mentionne une condition et trois signaux d’alerte relevant du processus psychopathologique du syndrome de réussite par procuration.

Signal d’alerte n°1 : le pseudo-altruisme

C’est tous changements majeurs que les parents amènent dans leur vie (métier, déménagements…) pour tout consacrer à la réussite de l’enfant qui en passant reste hypothétique. Mais très paradoxalement ces parents peuvent passer pour des parents extraordinaires, car ils  sacrifient tout pour l’enfant sans se rendre compte des conséquences graves qu’il peut y avoir à son développement personnel et sans parler de l’isolement social qu’on peut lui imposer.

Signal d’alerte n°2 : l’instrumentalisation

Lorsque l’enfant est capable de performer, il devient alors l’objet de valorisation de ses parents. C’est le parent égocentrique et manipulateur. Il est normal que les réussites des enfants soient gratifiantes pour les parents, mais ne mettons pas notre propre réussite entre les mains d’un enfant. Il devient un trophée aux yeux de son entourage au dépend de sa santé physique et psychologique.

Signal d’alerte n°3 : la maltraitance

Parlons d’abord de la violence psychologique. Demander à un enfant de se comporter comme un athlète professionnel est nocif pour le développement de l’enfant qui subit une trop grande pression. Ce sont des responsabilités qui sont déjà difficiles à assumer pour des professionnels.

La maltraitance est aussi physique. Par exemple lorsque les parents obligent l’enfant à continuer à s’entraîner blessé ou quand ils ne suivent pas les conseils médicaux. L’échec, la défaite, de moins bonnes performances peuvent mener à de la violence autant physique que psychologique. Nous avons tous une histoire d’aréna ou de terrain de soccer à cet effet.

Tout le monde est d’accord sur l’importance de manger santé. Il est très dangereux que de restreindre un  enfant à un régime alimentaire des plus sévère dans le but de propulser ses performances. C’est un facteur de risque qui peut amener à développer des troubles de comportement alimentaire ou on parle même de possibilité de dopage à long terme.

C’est tellement désolant de voir certains parents d’athlètes mettre autant de pression sur leurs enfants. L’enfant bien souvent en arrive à ne plus aimer sont sport, à avoir peur de la défaite et malheureusement cela le pousse souvent à l’abandon lorsqu’il s’aperçoit que ce n’est pas son choix. Il ne ressent pas seulement le stress de performer pour lui-même, mais aussi pour ses parents. Il n’y a pas place à l’échec. Ils surinvestissent les performances sportives de leurs enfants voyant en eux des futurs champions.

Si l’échec peut être perçu comme étant négatif, il fait partie intégrante du processus d’apprentissage de l’athlète professionnel ou amateur et ce sans mettre une pression supplémentaire. Le parcours de tout athlète a probablement compté de nombreuses défaites, ce qui permet de revenir meilleur et plus fort. L’échec est un tremplin vers la réussite. Accepter que son enfant n’est pas parfait et ne deviendra pas parfait enlève toute pression inutile et renforcie le développement personnel chez le jeune athlète.

Essayez de vous accomplir vous-même sans passer vos désirs à travers vos enfants. Ne soyez pas ce sportif frustré d’estrade, ni ce parent qui oublie le savoir-être avant le savoir-faire. Il y a une multitude d’activités qui peuvent vous permettre d’apprendre, de progresser ou de vous procurer de l’adrénaline.

Le sport est avant tout un jeu et ce qui doit animer tout sportif c’est la passion…du sport !

Parler de politique, de vie sociale, de culture, d’économie, de finance, de santé est quand même en soit assez facile. Quelques recherches ici et là, opinion d’expert, être l’expert et le tour est joué. Par contre, lorsqu’il arrive le temps de parler de soi, le parcours est toujours plus difficile pour franchir la ligne d’arrivée. J’ai donc appris à parler de mes expériences à travers le sport. Au risque de vous décevoir, je ne cours pas aussi vite que Catherine Ndereba et ni comme Nùrias Picas. Je ne nage pas comme Diana Nyad. Je ne sers pas comme Eugénie Bouchard. Je ne pédale pas comme Geneviève Jeanson. Je ne navigue pas comme Mylène Paquette. Je ne patine pas comme Valérie Maltais. Je ne vais pas droit au but comme Marie-Philip Poulin. Je ne suis pas aussi forte que Camille Leblanc-Bazinet, mais malgré tout je suis une championne. Que ce soit à la maison, sur la glace, dans l’eau ou sur les terrains, le sport rend plus fort. L’impossible devient possible. Tout comme il est possible qu’une jeune maman, femme d’affaires parvienne à concilier le port des escarpins à talons avec le sport. Et cette fille, c’est donc moi. 1,60 m (sans les talons), maman de 2 p’tits champions, mi-trentaine et encore de belles performances à réaliser. Sur les terrains : je cours, je nage et je pédale, je suis une triathlète. Dans la vie : j’écris, je communique, j’influence, j’inspire. J’aspire, je rêve de faire la différence dans la vie des femmes à travers le sport et les saines habitudes de vie. Et voilà c’est parti!

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