J’adore Noël, le temps des fêtes, les chansons de Noël (surtout les chansons de Noël! J’y ai droit un seul petit mois par année. J’en profite! J’en chante tout le temps!), décorer ma maison, mon sapin (je l’allume systématiquement en me levant chaque matin et en rentrant du bureau chaque soir), préparer les cadeaux que je vais offrir, prévoir les réunions de famille, les rencontres entre amis… J’adore Noël et le temps des fêtes!

Je chéris de merveilleux souvenirs de mes Noëls d’enfant. Le père Noël nous rendait  visite chaque année, toujours pendant l’apéro (on lui servait d’ailleurs une p’tite coupe), au moment où un de mes oncles (jamais le même et jamais le père des cousins en âge de croire au père Noël) disparaissait subrepticement pour aller je ne savais où (bravo pour le timing père Noël!). Après la distribution des cadeaux, il repartait toujours avec sa hotte vide, la barbe un peu croche, les joues tatouées de becs des matantes (mais, les enfants, on n'y voyait que du feu!), à grands coups de ho! ho! ho! Cela m’a pris quelques années (je sais, je suis pas vite, vite!) à ne plus me sentir triste pour les autres enfants qui n’auraient pas de cadeaux, puisque le père Noël nous les avait tous donnés. D'ailleurs, quand je retournais à l’école après les vacances, je ne comprenais pas comment il se faisait que mes amis avaient quand même reçu des cadeaux à Noël…

Nos traditions familiales étaient profondément ancrées et rien, ou presque ne nous y aurait fait déroger (on les a même transportées jusqu’en Afrique!). J’aimais cette constance, cette régularité, cette sécurité que me procurait le fait de savoir exactement comment les choses allaient se dérouler. J’ai toujours pensé que ces traditions se poursuivraient quand j’aurais des enfants et qu’eux aussi vivraient ces Noëls à grande tablée, avec grands et arrière-grands-parents, oncles et tantes, cousins et cousines. Mais voilà, un jour, la vie s’en mêle, et la réalité qui était n’est plus. Et cela n’a rien de triste ou de tragique. La réalité qui est prend le dessus, et on s’adapte. Pour mille et une raisons, il ne m’est pas possible de reproduire les traditions d’avant. Par la force des choses, de nouvelles traditions se tricotent, un Noël à la fois.

J’en suis donc à me questionner sur celles que j’ai envie d’instaurer. Ce qui m'amène à réfléchir sur ce qui me plaît tant dans cette fête. Ce ne sont pas les cadeaux. Je m’entête à refuser de céder à la consommation effrénée et aux avalanches de cadeaux. Depuis plusieurs années (bien avant l’avènement du « fais-le-toi-même »), je cuisine et j’emballe joliment les cadeaux que j’offre. Plus besoin de me taper les centres d’achats bondés, de dépenser des fortunes sur des babioles dont j’ignore si elles plairont ou seront utiles, et mes cadeaux sont vidés de toute notion de valeur monétaire, reste plus que l’intention qui compte (en plus, j’écoute de la musique de Noël pendant que je prépare mes petits pots!! C’est-ti pas beau ça!) Ce que j’aime de Noël et de cette période de l’année, ce sont plutôt les moments et les gens avec qui je les partage. C’est le temps que je prends à écrire des cartes de Noël que j’envoie par la poste à la famille et aux amis, proches et lointains. C’est un arrêt sur image, pour respirer, pour me poser, pour faire le point sur ce qui a été et ce que j’ai envie qui soit.

2015 s’achève. Elle n’aura pas été de tout repos. Dans ma vie personnelle comme à l’échelle de l’humanité, 2015 n’aura pas été la meilleure, non plus la pire (je ne suis pas certaine que ce constat soit réconfortant...). Pour 2016, je me/nous souhaite de la sérénité, de la résilience, de l’audace, de la confiance, de l’humour. Je vais glisser ma liste de vœux à l’oreille du père Noël quand j’irai le voir avec mes filles, pour la traditionnelle photo sur ses genoux!

Révision: Josée Goupil

Femme de parole et femme de mots, je m’intéresse aux gens plus qu’aux choses. Curieuse et touche-à-tout, mon parcours professionnel, tout en courbes et en revirements m’a portée des télécommunications internationales au monde communautaire local, de l’aide humanitaire terrain à l’enseignement universitaire. J’aime apprendre et partager, comprendre et transmettre, encourager et accompagner le développement des êtres et des projets. Je suis l’idole de deux futures femmes Alpha en ébullition. Du haut de leurs 4 ans (des jumelles identiques!), elles me donnent l’urgence d’être moi, uniquement mais entièrement, ici, chaque jour.

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